Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Entrez, c'est ouvert
31 janvier 2014

Un Candide contre l'illusion économique de passage à Paris à la librairie Tropiques le 12 février 19h30

michelini

Attention Changement de date 
12 février à 19h30
Un ouvrage qui bouscule les prétentions du discours économiques, sur le fond et sur la forme, tel est le pari des « Aventures de Nyse, un Candide dans la mondialisation ». Un livre d' « actualités » illustré, avec humour et pugnacité, par le dessinateur de presse Fred Lardon.
Dans « Candide ou l’Optimisme » Voltaire ridiculise la croyance au « meilleur des mondes possibles ». Aujourd’hui, les économistes distingués (c’est-à-dire ceux que l’on voit parce que les projecteurs sont braqués sur eux) affirment que le système économique mondialisé est le seul possible car il est le meilleur, au sens sportif : le plus fort. Disposant de relais aussi bien dans les sphères du pouvoir que dans l’Université, dans les journaux ou sur les plateaux de télévision, cette croyance se présente comme un modèle de rationalité alors qu’il s’agit d’une métaphysique de l’absurde.
Face à cette corruption de la pensée, la figure de Candide s’impose comme un antidote urgent et nécessaire.
Le Candide contemporain a pour nom Nyse, d’après l’acronyme du New York Stock Exchange, la Bourse américaine. Bien sûr il est britannique, le mercantilisme anglo-saxon ayant détrôné le militarisme allemand.
Comme son illustre modèle il sera chassé du paradis (fiscal) de son enfance, mais la suite de ses tribulations est ancrée dans l’actualité. Nyse fera sauter à Londres la banque Léman Sisters, manquera d’être lynché comme immigré clandestin en Italie, traversera une partie de l’Amérique latine pour se rendre en Eldorado avec un Indien qui se bat contre les barrages géants, puis parcourra Paris et Barcelone à la recherche de sa bien-aimée, Acalcuta, qui cueille des fraises hydroponiques dans le sud de l’Espagne.
Son précepteur, le révérend Euyères, chevalier de la Sainte-Phynance, est un expert qui prêche l’économie Universelle, « une science exacte ». Euyères se heurtera à José, ingénieur agronome américain d’origine portoricaine, ex-chercheur de la firme Satanas, qui veut démonter le système et combat l’industrie agroalimentaire. La « vieille » de Candide est devenue Belle, un mannequin sioux qui traverse d’abord en jeune combattant puis en femme voilée le Maghreb et le Moyen-Orient durant le printemps arabe.
L’économie Universelle (avatar de la pensée ultralibérale), illustrée notamment par le révérend Euyères et l’avocat d’affaires Triple A, voit ses assertions constamment contredites par les aventures vécues par Nyse et les divers personnages qu’il rencontre : la servante Gisquette, le bon Samar Ytain, Don Luis Bocoudero…
Si la trame de l’histoire suit assez fidèlement le conte de Voltaire, le modèle descriptif est plutôt celui de la bande dessinée, à laquelle il est souvent fait allusion.
Aujourd'hui le discours économique est un brouillard destiné à masquer une vérité qui dérange : le monde qui naît est celui de la soumission des peuples aux commandements d’une Economie déifiée, dont le premier (on n’aurait pas osé l’inventer) est la Règle d’or (1). Une nouvelle Création du monde dans laquelle le doigt de Dieu est remplacé par les décisions de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) (2).
Du paradis (fiscal) de son enfance au temps apaisé de sa maturité, Nyse/Candide met ses pas dans les pas de son illustre modèle. Mais au terme de ce conte initiatique, c’est par conviction (économique, alimentaire, écologique, philosophique et spirituelle) qu’il prononce la phrase célèbre : « Il faut cultiver notre jardin ».
Sonja Rivière
(1) Equilibre du budget annuel d’un Etat entre les dépenses et les recettes.

(2) Depuis sa création en 1994, l’OMC met en place l’Accord Général sur le Commerce des Services (AGCS). Un accord multilatéral (entre plusieurs Etats) de libéralisation de tous les secteurs de l’activité humaine regroupés sous le nom de « services » : services bancaires et financiers, distribution d’eau, de gaz et d’électricité, transports, santé, éducation… Il s’agit d’un processus continu et irréversible, qui vise à la libéralisation (aboutissant à la privation) totale de tous les secteurs de l’économie.

Publicité
Commentaires
Entrez, c'est ouvert
Publicité
Archives
Publicité