Migrants : le combat pour la solidarité ne fait que commencer
Voici le voeu des élus PCF - Front de gauche déposé au prochain conseil de Paris juin 2015. Parce que plus que jamais, à Paris comme ailleurs, l'urgence est à la solidarité. Donc, comme dit la chanson, on ne lâche rien.
G.
(Le directeur de l'OFPRA, P. Brice avec les réfugiés au jardin d'éole, vendredi 19 juin 2015)
Vœu déposé par Nicolas Bonnet, Fanny Gaillanne, Emmanuelle Becker et les élu-e-s du groupe Front de Gauche – communiste relatif à la situation des réfugié-e-s
Considérant la situation particulièrement précaire des réfugié-e-s majoritairement originaires de la Corne de l'Afrique, qui y ont fui les guerres, les dictatures et les situations économiques dramatiques, et qui sont installé-e-s notamment depuis plusieurs mois dans le quartier de La Chapelle ;
Considérant que l'évacuation du campement de La Chapelle, justifiée par les risques encourus par les personnes qui s'y trouvaient, a permis de proposer à 471 réfugié-e-s des solutions d'hébergement, qui s'ajoutent à l'attention portée par la Ville aux personnes vulnérables, et notamment aux jeunes et aux familles ;
Considérant l'asphyxie des dispositifs nationaux d'asile et d'hébergement d'urgence qui ne permettent pas d'offrir aux réfugié-e-s des conditions décentes d'hébergement ; que si les campements de fortune ne permettent pas l'accueil décent des réfugié-e-s, leur démantèlement systématique par les forces de l'ordre, sans proposition de solutions pérennes, n'est pas davantage acceptable, surtout dans les conditions violentes, comme lors de l'évacuation rue Pajol le 8 juin dernier ;
Considérant que la mobilisation des réfugié-e-s, des riverain-e-s, des associations, des militant-e-s associatifs et politiques, des élu-e-s, a permis à la fois d'assurer la solidarité et d'obtenir, avec la Ville de Paris, la mobilisation de 228 places d'hébergement pérennes pour les réfugié-e-s installé-e-s aux jardins d'Eole ; et au-delà, l'annonce par le gouvernement de la création de 9500 places d'hébergement pour les réfugié-e-s et de 1500 places d'hébergement d'urgence pour les réfugié-e-s en transit ;
Considérant toutefois la situation qui reste inacceptable de très nombreux/ses migrant-e-s à la Chapelle, à Austerlitz, et ailleurs dans Paris pour lesquels il n'est pas à ce jour proposé de solutions ;
Considérant que les politiques qui viseraient à arrêter les migrations, en développant notamment les expulsions, constituent une impasse à la fois éthique et pratique, tant les conflits, le pillage des richesses et le réchauffement climatique rendent la vie difficile dans les pays d'où sont originaires les réfugié-e-s ; qu'ainsi, les promesses du Gouvernement d'une « augmentation de nombre de retours contraints » sont inacceptables et irréalistes, alors que la France doit prendre toute sa part de responsabilité dans l'accueil des réfugié-e-s
Considérant la proposition de la Maire de Paris et des Conseils d'arrondissement des 12e, 13e, 18e et 19e arrondissement en faveur d'un ou plusieurs lieux d'accueil, de prise en charge et d'hébergement pour les réfugié-e-s ;
Sur proposition de Nicolas Bonnet, de Fanny Gaillanne, d'Emmanuelle Becker et des élus du groupe Front de Gauche – Communiste, le Conseil de Paris demande :
- la création de toute urgence de centres d'accueil et d'hébergements collectifs de taille humaine, notamment à Paris, afin de permettre un travail social et administratif et la continuité de l'aide apportée par les associations ;
- que dans l'attente, les autorités préfectorales mobilisent l'ensemble des hébergements adaptés aux besoins spécifiques des réfugié-e-s pour que toute personne qui relève, effectivement ou potentiellement, de la demande d'asile, puisse bénéficier d'un hébergement et engager les procédures appropriées conformément aux engagements internationaux de la France ;
- que le gouvernement garantisse la mobilisation du dispositif national d’asile à la hauteur des besoins et mette des moyens exceptionnels afin de réduire les délais d’instruction des demandes d’asile ;
- l'instauration de guichets uniques pour l'accès aux droits des réfugié-e-s, à proximité des gares parisiennes ;
- que la Ville de Paris maintienne le niveau de vigilance qu’elle a mis en œuvre sur les publics vulnérables qu’elle s’est engagée à prendre en charge ;
- que la Ville s'adresse à l'Union européenne pour exiger une politique concertée d'accueil des réfugiés et ratifie enfin la Convention internationale sur la protection des droits des migrants ;
- l'arrêt des expulsions des demandeurs d'asile effectifs ou potentiels.