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18 avril 2014

Mon cher papa

A la mémoire d'Alain Briant (1942-2014)

Combien nous mesurons la chance que nous avons eu, Mathias et moi, de t’avoir eu comme père. L’horrible douleur de ta disparition ne pourra pas effacer cela. Qu’elle n’essaye même pas !

Tu nous as transmis tellement de choses. Elles nous aident aujourd’hui à affronter l’inacceptable. 

Tu possédais cette qualité si peu répandue : l’empathie. Cette faculté de se mettre à la place de l’autre, pour le comprendre et partager avec lui un moment, une complicité, un dialogue. C’était très difficile de se fâcher avec toi même si tu savais avec maman nous mettre les limites quand il le fallait pour notre éducation tout en nous laissant faire nos propres choix. Merci à vous deux pour cela.

En plus du chocolat - C’est Juliette qui m’a demandé de le rajouter - tu aimais profondément l’Humanité. Et je ne parle pas seulement de ton journal favori. La pâte humaine était ta passion. Comprendre le monde pour le transformer pour paraphraser Marx. Et quand ça n’allait pas, tu trouvais toujours le mot qu’il fallait pour positiver et repartir de l’avant. 

Ta gentillesse, ta disponibilité étaient connues de tous. Une gentillesse qui ne t’empêchait nullement comme syndicaliste CGT ou militant communiste de te dresser contre l’arbitraire et l’injustice. Je sais que dans le camp d’en face, tu étais respecté pour cela et que cela faisait ta fierté.

Car tu n’étais pas seulement une personne qui a aimé son prochain, profondément, tu étais aussi un homme d’engagement, révolté par l’injustice. Moi aussi, comme toi, j’ai la faiblesse de penser que l’amour que l’on porte à à son prochain oblige, si on est cohérent, à se battre pour un mode plus solidaire, plus humain. Pour cela, je te remercie de m’avoir transmis cette valeur de générosité.

Cette curiosité pour l’autre, pour l’avenir du monde, l’essor des sciences et des techniques, tu nous les a transmises aussi à nous, tes enfants. Je sais que tu était extrêmement fier du métier d’ingénieur de Mathias. Elle faisait ta fierté toi qui avait repris les études sur le tard en même temps que tu travaillais. Moi c’étais plutôt mon combat politique qui rejoignait le tien que tu aimais partager avec moi. Sache-le, tes conseils ont toujours été précieux pour moi.

Tes petits enfants ont été une grande joie dans ton existence. Le moment est difficile pour Théo, Jeanne, Elise et Juliette. Toi et maman, vous leur avez donné tellement d’amour. Je sais qu’il y a cette image classique du grand père un peu gâteau qui cède tout à ses petits enfants. Mais dans le genre, si on dressait un panthéon des papy, tu arriverais en haut du palmarès. J’en suis certain. En plus de tes petits enfants, tu aimais t’occuper avec Jojo des enfants des copains qu’on vous laissait en pension pendant les vacances ou pour un week end. A tel point qu’à la fin du séjour ou de la journée, tous t’appelaient Papy. Et Jojo, évidemment…

Mon père a beaucoup aimé et en premier lieu sa femme, notre maman. Avec beaucoup de pudeur, de retenue et de discrétion, il nous a entouré de tellement d’affection. Augustine, Jean-Claude, François, tes belles-filles et toute ta famille réunie ce jour : tous ont beaucoup de peine.

C’est peut être pour s’être tellement battu pour sa famille, ses copains que son coeur a fini par s’arrêter. Estimant peut être le devoir accompli.

Tu as eu une belle vie papa. Un vie qui n’est pas tout à fait terminée vu que tu nous laisses ton souvenir brillant d’humanité.

Je t’aime.

Crématorium de Clamart, jeudi 18 avril 2014

 

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